SERGE ORRU - DIRECTEUR GENERAL DE WWF

 

Ici sur la terre...

Voici mon cher Oscar cette préface que tu me fais l’honneur de m’accorder.

Sous le sceau de notre amitié durable, j’écris ces mots.

A toi, qui enseigne la sagesse dans tes créations théâtrales.

Grâce à tes œuvres, j’ai pu découvrir la magie du Vital dans ce monde Global.

Cela fait longtemps que tu évoques l’écologie, bien avant la création d’HASTA LA VIDA SEMPRE ;

Tu m’as appris sur ton continent à parler aux arbres, à les enlacer, à respirer et à infuser leur énergie.

Toi, qui dit que la vérité est plus haute que la lune.

D’ailleurs, ce n’est pas demander la lune que de vouloir respecter l’ensemble du vivant sur notre Planète. L’écologie, c’est étymologiquement la science de la maison. Et cette maison, c’est notre Terre. Notre unique vaisseau spatial qui tourne dans l’infini de l’univers. Une sphère magnifique qui tournoie sur elle-même en se faisant dorer au soleil.

Une terre bleue comme une orange (dixit Paul Eluard) qui a su créer les conditions du Vivant en quelques milliards d’années. Avec une biodiversité unique ! Tellement plus complexe et plus inventive que tous nos systèmes et technologies inventés par nos civilisations. D’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Nous vivons une société qui a inventé les distributeurs automatiques de billets de banque. Il en aura fallu du génie humain et de la science pour que nous puissions retirer en quelques secondes, de quoi acheter pour consommer. Hélas, il n’existe pas de distributeur de paix, de joie de vivre, d’équité sociale, d’une vie écologique, la seule qui permettra d’offrir à ses enfants une planète vivante.

Etre solidaire avec l’ensemble du Vivant, c’est franchement aimer la Vie.

Nous vivons un monde cannibale qui dévore sans vergogne l’avenir des générations futures car le Vital s’amenuise sous les coups de butoir de nos modes de vie et de consommation. Chaque jour, nous émettons un chèque planétaire sans provision. Qui paiera la facture ? Vivons à la bonne heure !

Inventer une économie légère qui réduise drastiquement notre empreinte écologique est une nécessité car les hommes additionnent frénétiquement pendant que la nature soustrait inexorablement …  

Il faut que nous apprenions à évaluer et faire payer le coût écologique de chaque produit fabriqué, consommé, jeté. Prolonger l’usage, pratiquer le partage. Dépasser cette société qui se console dans la gloutonnerie consumériste, qui comble, en vain, le manque d’être dans l’abîme de l’avoir.

Il faut passer de la civilisation du jetable à la civilisation du durable.

Oui, notre 21ème siècle doit faire naître une nouvelle ère où l’être effacera l’avoir. Où les seules guerres pratiquées devront être celles contre la misère et la destruction actuellement insensée de notre écosystème, géniteur de notre existence.

Travaillons à faire émerger une intelligence collective qui nous fera déplacer les montagnes.

« Le premier pas dans la neige ébranle la montagne » nous dit le poète. Nous devons vivre mieux, avec moins. Oui à la décroissance de notre avidité consommatrice et de l’insouciance publicitaire. Oui à la croissance de l’écologie qui respecte le tout.

On est moderne quand on refuse la destruction quotidienne des espaces et des espèces.

Cela suffit d’entendre que l’on ne peut faire autrement car on ne peut égoïstement satisfaire nos besoins en installant tous les éléments de l’effondrement de l’Humanité.

« Sans rêve, pas de courage, sans courage, pas d’idée » (Wim Wenders)

Puisque nous deviendrons poussières, après en avoir abondamment inhalées, il est temps de respirer profondément et d’inspirer la confiance sur toute la rotondité de notre planète.

Sans cela, nous deviendrons les vagabonds d’une civilisation éperdue.

Cessons d’être des ego-citoyens pour enfin devenir des éco-citoyens.

Tout le monde est informé du dérèglement climatique et tout le monde tergiverse sur ce qu’il faut faire. Et pendant ce temps-là, le gaspillage de la nature perdure. Il nous faut pourtant trouver un équilibre harmonieux entre nos plaisirs de vie et nos impacts environnementaux.

Et comme le dit si bien Jean-François Bernardini « l’Homme n’est ni grand, ni petit, il a la taille de ce qu’il sait aimer et respecter ».

Possédons l’esprit de la Planète Gratitude.

Alors, oeuvrons ! Du Nord au Sud.

Ouvrons nos yeux et nos consciences ! Cessons de nous croire les maîtres de l’univers ! Soyons les humbles et dignes acteurs du changement.

Nous avons à travailler dur pour rendre notre monde plus doux. Que chacun fasse sans attendre que l’autre agisse !

Que le rideau se lève sur le nouveau monde du vivre ensemble en harmonie avec la nature.

L’écologie est un nouvel humanisme qui va entraîner un mouvement mondial.

HASTA LA VIDA SEMPRE !

 

Serge ORRU (décembre 2007)

Directeur Général de WWF.



01/01/2008
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