LIBERATION

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Voilà plus de 30 ans que j’observe avec intérêt le travail que nous propose le Théâtre Aleph dans ses créations.

Ce groupe de théâtre appartient à la diaspora Latino-Américaine arrivée en France à l’époque où les dictatures fascistes avaient mis à terre toutes les démocraties de ce continent. Le Théâtre du Soleil et Ariane Mnouchkine accueillirent cette troupe de théâtre d’origine chilienne pour la première en France de la pièce légendaire “L’exilé Mateluna” (1980) que Gabriel Garcia-Marquez qualifiât de meilleur spectacle théâtral auquel il avait assisté sur l’exil.

 

Puis ce fut “Le Kabaret de la dernière chance”, oeuvre musicale qui fut, avec mérite, longtemps à l’affiche du Bataclan.

 

Dans ce spectacle de comédie musicale latino-américaine le parolier français Pierre Barouh et la musique d’Anita Vallejo atteignirent un niveau d’émotion rare dans l’Europe des années 90.

Ce nouveau travail d’Oscar Castro et du Théâtre Aleph “Hasta la vida siempre” est une oeuvre proposant un développement dramatique d’un intérêt tel que le spectateur se perd.

 

 

Le style multi-facettes de cette pièce met le public dans un dilemme cornélien pour découvrir le fil directeur. Il se peut que son choix soit celui du chemin dramatique. Son voisin pourra se diriger au travers de la comédie et d’autres préfèreront pencher pour le roman-photos ou pourquoi pas pour le court-métrage d’un cinéma antique de style futuriste dans son fondement.

 

La scénographie a été conçue avec grande réussite par Pablo Nicomedes et Bénédicte d’Albas, un duo qui nous régale avec la forme du mouvement et la stabilité représentative qui nous offre des moments de grand vertige parvenant à de nombreuses reprises à faire perdre de vue le monde où vivent les protagonistes. Est-ce au Chili, dans un village du sud ? Sont-ils au sud de Paris ? Ou bien vivent-ils dans un monde imaginaire ? Toutes ses réponses peuvent être celles que conçoit chaque spectateur.

 

Ceci donne une richesse que l’art scénique a rarement atteint et qui s’approche plus du style cinématographique.

 

 

 

Natacha Moyersoen est sublime dans le rôle de Natacha. Son travail est si vrai et professionnel qu’il donne la sensation que nous voyons la vraie Natacha et non le personnage que Moyersoen déploie avec grande précision. 

 

Il en est de même pour Bernard Eychenne dans le rôle de Bernardo. Il nous surprend d’autant plus quand on l’a vu dans son précédent rôle en Docteur Montparnasse. Ici il y a une véritable transformation de style et de forme de l’acteur Eychenne. Il a sans aucun doute travaillé ce personnage à la manière “Actor Studio”.

 

En revanche Ulysses est moins convaincant qu’Alfredo et Violeta surpasse Pénélope la plupart du temps.

 

Le moment le plus décevant du spectacle est le strip-tease masculin (il n’est pas intégral). Le seul qui sort totalement nu dans la pièce est le Panda.  Un dénudement aurait suffit. Le second alourdit un peu l’intention de l’œuvre. La lumière est exagérée et la mise en scène sublime. Un spectacle à voir et à commenter entre amis.

 



31/01/2008
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